Quand les soft skills deviennent des habiletés sociocognitives

L’Afnor le certificateur bien connu pour la construction de normes s’est penché ces dernières années sur la notion de soft skills.

A la différence des compétences théoriques et des savoir-faire concrets quand l’on appelle souvent les hard skills, les soft skills sont les compétences qui mobilisent nos capacités à apprendre, à réflechir et à interagir avec les autres. Il s’agit de compétences transverses, qualitatives, qui nous permettent de réagir dans les situations nouvelles que nous rencontrons.

Pourquoi l’Afnor a-t-elle décidé de faire une norme au sujet des soft skills ?

Les soft skills sont essentielles au fonctionnement des entreprises. Selon le réseau social LinkedIN, 92 % des entreprises s’accordent déjà à dire que les soft skills sont déjà aussi importantes que les hard skills, et 80 % estiment qu’elles sont facteurs de succès pour les organisations. Cela est d’autant plus vrai à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, où les tâches techniques sont de plus en plus automatisées, et où ce sont les capacités comportementales qui font la différence.

Pourquoi en faire une norme ?

Tout d’abord, soft skills comme on peut le remarquer est un terme anglosaxon. Pour intégrer culturellement la notion de soft skills et pour permettre de trouver des consensus sur sa signification et ses implications, il était important d’élaborer un nom en langue française

Deuxièmement le terme soft skills est un petit peu un fourre-tout dans lequel on retrouve énormément de notions différentes, selon le rôle que l’on occupe. Ainsi, le terme de créativité, par exemple, ne désignera pas les mêmes aptitudes selon qu’on est un recruteur, un concepteur de produits techniques ou un décorateur d’intérieur. L’idée de la norme est de donner un socle commun de langage à tous les professionnels qui travaillent sur cette notion de soft skills : enseignants,  formateurs, responsables ressources humaines, recruteurs, Coaches, etc..

Qu’est ce qu’une habileté sociocognitive ?

Une habilité sociocognitive est une capacité comportementale, transverse, qui nous permet de réagir de façon adaptée à la situation que nous rencontrons, même quand elle est nouvelle pour nous.

On y trouve notamment les compétences de communication, d’organisation et d’efficacité, de créativité, d’adaptation, d’intelligence émotionnelle et relationnelle, d’apprentissage, de leadership, …. Tout ce qui constitue la dynamique humaine, au niveau individuel ou collectif, et qui dépasse les pures compétences techniques.

Souvent innées, ces capacités peuvent être renforcées par la prise de conscience et par la mise en pratique de nouveaux comportements. La formation, le coaching, et l’expérience peuvent servir efficacement le développement de ces capacités.

Les apports théoriques seront moins efficaces sur les soft skills là où elles sont essentielles pour le développement des hard skills.

A quoi sert cette normalisation de l’habileté sociocognitive ?

Cette normalisation va servir à tous les professionnels du domaine à construire des référentiels de compétences qui seront communs, et dans lesquels les définitions des différentes habiletés sociocognitives seront partagées. Que ce soit au sein de l’entreprise (RH – Manager – service formation,..) ou avec des partenaires extérieurs (cabinets de recrutements – prestataires, ..) on parlera le même langage.

Ces référentiels de compétences serviront ensuite des actions concrètes telles que

• identifier les habiletés sociocognitives : recrutement, évaluation, promotion, …

Les études révèlent que 67 % des services de recrutement préfèrent des candidats aux soft skills développées malgré des hard skills plus faibles. 

• développer les habiletés sociocognitives : formation, développement de carrière, accompagnement en coaching, …

Nous suivrons avec intérêt dans les prochaines années l’évolution de cette norme et son application concrète chez les acteurs de l’emploi et de la compétence. Vous souhaitez en discuter ? N’hésitez pas à nous contacter.