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Devenir manager, tous les mauvais côtés qu’on vous avait cachés

On ne prévient pas suffisamment les collaborateurs qui prennent des responsabilités managériales de ce que cela implique. Ils imaginent la promotion, la mise en avant, l’accès à des informations, ou des comités dont ils étaient éloignés avant.


Oui mais …


Dans beaucoup d’entreprises, on promeut manager un ingénieur très bon techniquement, qui gère bien son activité et, le plus souvent, a démontré quelques aptitudes de communication. On le prépare rarement à ce qui l’attend. Petit tour d’horizon ..


Manager, c’est un vrai métier


On ne s’improvise pas manager, on l’apprend. Une multitude d’activités, de postures et de compétences nouvelles peuvent faire l’objet de formation ou d’accompagnements.


Le manager a une position particulière par rapport à son équipe. Il est à la fois dedans et dehors. Dedans quand il s’agit de faire vivre son équipe, d’impulser un état d’esprit, une collaboration et une vision commune. Dehors pour définir sa vision, évaluer, arbitrer, etc…


Pour bien manager, le manager a besoin d’avoir une vision. Il doit se représenter précisément la place de son service dans l’organisation, son rôle, le résultat attendu (dit et non-dit). Il doit imaginer l’évolution de son service sur plusieurs années afin de préparer les changements en termes de compétences, de métiers, d’outils de travail, de modes de fonctionnement.


Le manager doit apprendre à gérer tout à la fois : ressources humaines, ressources matérielles, planning, décisions techniques, charge de travail, … Dans chacun de ces domaines, il doit apprendre cette gestion ainsi que les processus de l’entreprise : avec la finance pour le budget, les ressources humaines pour les compétences, etc…


Le manager n’a pas toujours conscience des obligations légales qui lui incombent. Il devient en effet le représentant de la direction. En tant que telle il doit être le relais de la Direction dans la politique de l’organisation, il doit reporter les faits anormaux, garantir l’éthique, prendre des décisions difficiles…


La communication est centrale dans le rôle de manager. Il est amené à communiquer tout le temps, sur tout, avec tout le monde. Mais on ne communique pas de la même façon ses résultats devant son comité de Direction, une promotion à Marc, l’expert du service, ou bien l’arrêt d’un gros projet aux syndicats. Communiquer de façon adaptée s’apprend également.


Manager, c’est entrer dans l’humain


Dans le schéma où on promeut manager un collaborateur expérimenté dans la technique, on le fait entrer dans une nouvelle dimension qui pourrait le dépasser sans un bon accompagnement.


Le manager gère une activité, un service, des résultats, certes, mais la réussite passe par l’humain. Or les humains sont tous différents et c’est une équation délicate de composer avec des personnalités et des compétences diverses et variées.


L’exemplarité est un des rôles qu’on attend du manager. Une cohérence entre ce qui est dit et ce qui est démontré en action. Un alignement entre les exigences annoncées (règlement, code éthique, restrictions budgétaires) et les actes.


Le rôle du manager est d’arbitrer entre des activités, des allocations de ressources, etc,.. Si le manager est compétent pour prendre ces décisions, il lui revient aussi de les annoncer et de les expliquer aux collaborateurs. Pas toujours simple de gérer les frustrations des membres de l’équipe.


Le manager doit s’assurer d’avoir les bonnes compétences dans son service pour atteindre ses objectifs aujourd’hui et préparer l’avenir. Il doit donc avoir une vision globale de ses besoins et de la réalité sur le terrain, développer les compétences. En plus, il doit être attentif à gérer les carrières de ses collaborateurs, en fonction des besoins de l’entreprise, mais aussi en fonction des aptitudes et des aspirations du collaborateur. Pour cela il doit comprendre les besoins des membres de son équipe.


Gérer l’humain, c’est aussi gérer les tensions et les conflits qui peuvent naitre au sein du service, ou entre deux services, afin de revenir à une situation de travail saine.


Le manager doit également fédérer et motiver son équipe, et créer un environnement de travail favorable au bien-être et à la performance, qui vont de pair. Il doit assurer une équité de traitement.


Parfois, il doit également prendre la décision de se séparer d’un collaborateur, et reconstruire l’équipe après ce départ.


Gérer l’humain, c’est développer tout l’art de la communication : savoir expliquer, fédérer, mais surtout, savoir écouter, rendre explicite ce qui est implicite, accompagner.


Manager, ça prend du temps


Le management prend un certain temps. Il est illusoire de conserver des missions opérationnelles si elles n’ont pas été sérieusement révisées pour en diminuer le volume.

Manager, c’est coordonner et piloter les activités du service, donc de chaque membre du service. Il est donc nécessaire de prendre du temps avec chacun d’eux de manière régulière.


Le manager doit également respecter un certain nombre de processus de gestion des ressources humaines comme faire les entretiens annuels, faire les évaluations, prévoir les augmentations, élaborer le plan de formation, suivre les évolutions de carrière, etc… dont le temps dépend du nombre de personnes composant le service.


Il faut bien le dire, le manager est également tenu de participer à des réunions qui ne lui servent pas directement dans la gestion de son activité, qui peuvent lui prendre un certain temps.


Comme dit plus haut, gérer l’humain c’est communiquer. Il faut prendre son temps pour écouter, prendre son temps pour expliquer, pour soutenir, pour accompagner…


Manager, c’est inconfortable


Ça, on ne le dit pas souvent, mais manager, ce n’est pas une position facile.


Le manager a la responsabilité de la réussite de son service, c’est-à-dire de toute l’équipe. C’est lui qui rend des comptes sur l’attente des objectifs, même quand il a eu trois départs dans l’année, dont un expert, un arrêt maladie longue durée, un manque de compétences sur le dernier outil nécessaire mais qu’il n’a pas pu envoyer ses collaborateurs en formation car ils étaient trop pris sur l’exécution des missions urgentes.


C’est toujours à lui qu’on s’adresse quand il y a un problème, quel qu’en soit la nature. C’est son rôle de trouver une solution ou la personne qui pourra l’aider.


Il est le relais de la politique de la direction. Les organisations cascadent leur politique, leurs objectifs et leurs attentes par la voie managériale. Le manager devient porte-parole auprès non seulement de son équipe mais de manière plus large dans l’entreprise. S’il lui arrive d’être en désaccord, il peut en discuter avec sa hiérarchie, mais il devra trouver les mots justes pour convaincre son équipe malgré tout.


Le manager est au carrefour entre les attentes de sa Direction et celles de ses collaborateurs. Pas toujours simple si elles ne correspondent pas. Il devra notamment savoir refuser des demandes qui ne peuvent pas être satisfaites.


Enfin, l’entreprise évolue constamment, ainsi que son environnement. Il appartiendra d’accompagner ses collaborateurs dans toutes les transformations.


Devenir manager, c’est super !


Le propos de cet article n’est pas de dissuader les postulants aux fonctions managériales, bien au contraire, il s’agit simplement de devenir manager en toute connaissance de cause.


Vous aimez l’humain, vous comprenez les gens et vous avez envie de participer à leur croissance ? Foncez !


Vous avez envie de quitter la routine de l’opérationnel pour avoir une vision plus globale de l’entreprise et de contribuer autrement à sa réussite ? Foncez !


Vous aimez quand ça change, quand ça bouge, quand il y a des défis ? Foncez !


Vous assumez votre leadership, vous aimez être reconnu ? Foncez !


Vous êtes bon communicant et à l’aise avec tous les publics sur tous les sujets ? Foncez !

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